L’introduction des carpes asiatiques, une espèce envahissante, dans les eaux canadiennes représente une menace pour les espèces indigènes et la biodiversité en général.

Les carpes asiatiques peuvent modifier l’habitat, faire concurrence aux poissons indigènes pour la nourriture et l’habitat, et être vecteurs de maladies ou de parasites qui risquent de se propager aux poissons indigènes. Les carpes asiatiques grossissent beaucoup, très rapidement, et il est peu probable que leurs populations soient contrôlées par des prédateurs indigènes dans le bassin des Grands Lacs, car leur taille dépasserait vite celle de la bouche des espèces prédatrices indigènes.

Bien que le terme « carpe asiatique » fasse référence à quatre espèces, chacune est différente et, par conséquent, aurait ses propres impacts sur les Grands Lacs si elle s’y établissait.

Impacts des carpes à grosse tête (carpe à grosse tête et carpe argentée)

« Carpe à grosse tête » est le terme collectif utilisé pour désigner les espèces du genre Hypophthalmichthys, qui comprend la carpe à grosse tête et la carpe argentée. Les carpes à grosse tête et argentées sont planctonophages, c’est-à-dire qu’elles se nourrissent de plancton. Puisque la carpe à grosse tête consomme du zooplancton et la carpe argentée du phytoplancton, les deux espèces ne se font pas concurrence pour la nourriture. Cependant, le plancton est également une source de nourriture très importante pour de nombreuses espèces indigènes. Au bas du réseau trophique aquatique, d’une manière ou d’une autre, la plupart des espèces dépendent du plancton. Les carpes à grosse tête et les carpes argentées n’ont pas de véritable estomac et filtrent continuellement d’importants volumes d’eau contenant cette source de nourriture, dont elles ont plus besoin que les espèces indigènes. Ce faisant, elles pourraient supplanter certaines populations d’espèces indigènes planctonophages, et en réduire largement la taille, notamment :

  • le gaspareau;
  • le cisco de fumage;
  • le cisco;
  • l’éperlan arc-en-ciel.

Ce déclin pourrait, à son tour, avoir un impact négatif sur les poissons prédateurs qui consomment ces poissons fourrage, par exemple :

  • la perchaude;
  • le touladi;
  • le doré jaune.

Ce comportement alimentaire vorace peut également créer des conditions idéales pour la prolifération d’algues toxiques en rendant les eaux plus claires, permettant ainsi la pénétration d’une plus grande quantité de lumière solaire.

Impacts de la carpe de roseau

La carpe de roseau se nourrit principalement de végétation aquatique. Elle peut en consommer quotidiennement jusqu’à 40 % de son poids corporel, mais n’en digère que la moitié. Le reste de cette nourriture non digérée est rejeté dans l’eau, qu’elle peut rendre trouble. Les carpes de roseau grandissent beaucoup, très rapidement : elles pèsent plus de 35 kg et mesurent plus de 1,5 m.

Elles constituent une très sérieuse menace pour les zones humides. Les zones humides constituent une partie importante des écosystèmes des Grands Lacs et offrent des aires de croissance aux poissons; soutiennent diverses espèces sauvages; contrôlent les inondations; filtrent les nutriments et les polluants nocifs; et fournissent de la nourriture et un habitat aux poissons, aux oiseaux, aux amphibiens et aux reptiles indigènes. Les zones végétalisées proches du rivage seraient les habitats les plus vulnérables. La disparition de la végétation côtière pourrait avoir un impact négatif sur la qualité de l’eau, car les plantes présentes le long du littoral ralentissent le ruissellement et filtrent les contaminants avant qu’ils n’atteignent le lac. À elles seules, dix carpes de roseau adultes par hectare pourraient réduire jusqu’à la moitié de la végétation des zones humides.

  • fuligule à dos blanc;
  • gallinule poule-d’eau;
  • fuligule à tête rouge;
  • fuligule à collier;
  • marouette de Caroline;
  • foulque d’Amérique;
  • bihoreau gris;
  • sarcelle à ailes bleues;
  • sarcelle à ailes vertes;
  • râle élégant;
  • petit blongios;
  • canard pilet;
  • grèbe à bec bigarré;
  • grèbe jougris;
  • grue du Canada;
  • bruant des marais;
  • râle de Virginie;
  • râle jaune.
  •  
    • le lépisosté tacheté;
    • le lépisosté osseux;
    • le poisson-castor;
    • le ventre rouge du nord;
    • le méné laiton;
    • le méné d’ombre;
    • le méné jaune;
    • le méné camus;
    • le méné d’herbe;
    • le menton noir;
    • le museau noir;
    • le méné pâle;
    • le petit-bec;
    • le sucet de lac;
    • le buffalo à grande bouche;
    • la barbotte jaune;
    • le brochet vermiculé;
    • le grand brochet;
    • le maskinongé;
    • l’umbre de vase;
    • le fondule barré;
    • le fondule rayé;
    • le crapet vert;
    • le crapet-soleil;
    • le crapet sac-à-lait;
    • le crapet arlequin;
    • l’achigan à grande bouche;
    • l’achigan à petite bouche;
    • la marigane blanche;
    • la marigane noire;
    • le petit dard;
    • le doré jaune;
    • l’alose noyer;
    • le meunier noir;
    • la perchaude;
    • le bar blanc.

    Et plus encore!

Impacts de la carpe noire

La carpe noire consomme principalement des mollusques (escargots, moules), mais aussi des crevettes d’eau douce, des insectes et des écrevisses. À elle seule, une carpe noire peut ingurgiter jusqu’à une tonne de nourriture au cours de sa vie, ce qui constitue une menace pour les populations indigènes de moules et d’escargots. En Ontario, les moules d’eau douce sont déjà soumises à un stress et leurs nombres sont en baisse. Bien qu’elle soit molluscivore, la carpe noire ne se nourrit pas de moules zébrées et quagga en raison de sa petite bouche et de l’absence de dents sur sa mâchoire. La carpe noire ferait concurrence aux populations indigènes ci-dessous pour la nourriture, et pourrait avoir des impacts négatifs sur ces espèces :

  • poissons;
  • tortues;
  • oiseaux;
  • ratons laveurs;
  • loutres;
  • rats musqués.