L’introduction de carpes asiatiques envahissantes dans les eaux canadiennes représente une menace pour les espèces indigènes et la biodiversité en général.

Les carpes asiatiques : 

  • Modifient l’habitat
  • Font concurrence aux poissons indigènes en ce qui concerne la nourriture et l’habitat
  • Prennent les poissons indigènes comme proies
  • Sont les vecteurs de maladies ou de parasites qui risquent de se propager aux poissons indigènes

Nick Mandrak, Ph. D., scientifique spécialisé dans les pêches en eaux douces, et ses collègues de l’Université de Toronto ont analysé les caractéristiques des carpes asiatiques pour connaître la probabilité de survie de chaque espèce au Canada. Ils ont déterminé que chaque espèce, si elle était introduite, aurait de fortes chances de s’établir, et qu’une fois que cela se serait produit, il n’y aurait pratiquement rien à faire. « Nous avons fait de notre mieux pour évaluer les risques que présentent les carpes asiatiques, et ceux-ci sont considérables. Il faut maintenant faire preuve d’une extrême vigilance afin d’empêcher ces espèces d’entrer dans les eaux canadiennes. » — Nick Mandrak, Ph. D.

Évaluation du risque écologique dans les Grands Lacs

Évaluation du risque écologique dans les Grands Lacs

Le mandat du Centre d’expertise pour l’analyse des risques aquatiques de Pêches et Océans Canada est de déterminer les envahisseurs potentiels de toutes les régions du Canada, à évaluer leurs risques écologiques et à fournir des avis scientifiques sur la prévention de l’introduction des espèces qui présentent un risque élevé. En 2011, Pêches et Océans Canada et des organisations partenaires ont effectué l’« Évaluation binationale des risques écologiques des carpes à grosse tête pour le bassin des Grands Lacs ».
Les questions et réponses du processus d’évaluation des risques écologiques sont résumées ci-dessous en fonction des sujets.

Arrivée

Dans quelle mesure les carpes asiatiques risquent-elles d’entrer dans les Grands Lacs par les divers points étudiés?
En règle générale, les liens physiques correspondent à des probabilités supérieures par rapport à l’introduction liée à l’activité humaine; cependant, le degré de certitude associé aux cotes de l’introduction liée à l’activité humaine est beaucoup plus faible. La voie d’introduction la plus probable dans le bassin des Grands Lacs est le réseau de voies navigables de la région de Chicago, qui se déverse dans le lac Michigan.

Survie

Les Grands Lacs sont-ils trop froids?
Non.

Les conditions environnementales appropriées sont-elles en place?
Oui.

 

Y a-t-il suffisamment de nourriture, et où se trouve-t-elle?

Oui. Il y a suffisamment de nourriture, surtout dans la baie Green, la baie Saginaw, dans les lacs Sainte-Claire et Érié. Les échancrures chaudes des lacs Supérieur, Ontario, Huron et Michigan devraient également fournir de la nourriture en quantité suffisante.

Établissement

Combien faut-il d’individus pour établir une population?

Seulement 10 femelles adultes et 10 mâles adultes (ou moins) dans le bassin des Grands Lacs ont un taux de réussite supérieur à 50 % lorsque les poissons trouvent des rivières favorables au frai.   

Quelle est la biomasse potentielle?

Les carpes à grosse tête ont le potentiel de constituer une composante dominante de la biomasse de la communauté de poissons si elles de trouvent dans des endroits favorables. De tous les organismes biologiques vivant dans l’écosystème en question, la carpe à grosse tête serait ainsi l’espèce dominante.

Où sera-t-elle la plus abondante?

Dans le lac Érié, y compris le lac Sainte-Claire, et les baies et autres zones hautement productives des lacs Supérieur, Michigan, Huron et Ontario.       

Combien d’affluents seraient favorables au frai et au recrutement, et lesquels?

On trouve des affluents favorables au frai dans tous les lacs.
Canada : 41 affluents favorables au frai dans le bassin canadien des Grands Lacs sont accessibles de leur embouchure jusqu’à au moins 100 km en amont.
États-Unis : 22 affluents favorables au frai dans le bassin américain des Grands Lacs sont accessibles de leur embouchure jusqu’à au moins 100 km en amont.

Les poissons pourraient-ils frayer directement dans les Grands Lacs?

Cette question a été ciblée comme sérieuse lacune en matière de connaissances dans le cadre de l’évaluation des risques.               

 

Propagation

Quelles seront la durée et l’orientation de la propagation?

Cela dépend du point d’arrivée dans le bassin, mais on prévoit que la propagation s’effectuera en moins de 10 ans et ira probablement du lac Michigan au lac Huron, puis au lac Érié.       

Dans combien de temps les poissons atteindront-ils les eaux du Canada?

Ils les atteindront moins de cinq ans après leur arrivée dans le bassin relié des Grands Lacs, par le lac Michigan.

 

De façon générale

Quelle est la période de risque pour chaque élément?

Si l’on ne prend aucune mesure de lutte supplémentaire :          

Arrivée – imminente
Survie – immédiate, dès l’arrivée
Établissement – 5 à 20 ans (période courte dans le bassin du sud, et plus longue dans le lac Supérieur)
Propagation – 5 à 20 ans
Conséquences – s’aggraveront avec le temps